Libreville a accueilli un atelier national axé sur la prévention et la réponse aux discours de haine et à l’incitation à la violence.
Les 3 et 4 décembre 2024, Libreville a accueilli un atelier national axé sur la prévention et la réponse aux discours de haine et à l’incitation à la violence. Organisé par le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), en collaboration avec le Ministère de la Justice du Gabon, le Bureau Régional des Nations Unies pour l’Afrique Centrale (UNOCA) et le Bureau de la Coordinatrice Résidente des Nations Unies au Gabon (RCO), cet événement marque une étape décisive vers l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action adaptés aux réalités gabonaises.
Prévenir les discours de haine
Réunissant 25 participants issus de divers secteurs, dont la société civile, les départements ministériels, l’organe de régulation des médias et la commission nationale des droits de l’homme, cet atelier s’inscrit dans une dynamique régionale portée par les États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Il vise à sensibiliser et à renforcer les capacités des acteurs clés sur les priorités définies dans la stratégie régionale récemment pré-validée par les Ministres de communication de la sous-région.
L’ouverture officielle des travaux a été marquée par les interventions du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, accompagné de la Ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, et de la Coordonnatrice Résidente des Nations Unies au Gabon, Savina Ammassari. Ils ont unanimement souligné l’urgence de prévenir les discours de haine, qui représentent une menace grave pour la cohésion sociale et la paix, notamment en période de transition électorales.
Pour une stratégie nationale inclusive
Les discussions ont mis en exergue l’importance d’une approche participative incluant des acteurs locaux, y compris des jeunes et des femmes, ainsi que la société civile. À travers des présentations techniques et des exercices pratiques animés notamment par des experts des droits humains, les participants ont identifié des mécanismes d’autorégulation adaptés au contexte gabonais, tout en restant conformes aux normes et standards internationaux en matière de droits humains.
Les sessions ont abordé les cinq priorités essentielles de la stratégie régionale à savoir: comprendre les causes profondes des discours de haine; prévenir leur émergence; gérer leurs conséquences institutionnelles; coordonner les efforts au niveau régional et promouvoir des discours positifs et défendre la liberté d’expression.
Un engagement collectif pour la cohésion sociale
Au terme des travaux, les participants ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des échanges et des outils proposés. L’atelier a posé les bases d’un engagement collectif en faveur de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un plan d’action national de lutte contre le discours de haine. Cette mission, portée par la Direction des droits de l’homme du Ministère de la justice, aboutira à un atelier de finalisation et de validation au niveau technique du plan d’action, qui sera ensuite soumis au gouvernement pour adoption.
Le CNUDHD-AC, principal organisateur de cet atelier, réaffirme ainsi son engagement à accompagner le Gabon et les États de la sous-région dans leurs efforts visant à promouvoir la paix, les droits humains et un espace civique inclusif. En collaboration avec ses partenaires, le Centre continuera à renforcer les capacités nationales pour répondre efficacement à cette menace, conformément aux objectifs de la stratégie régionale et aux engagements des Nations Unies en Afrique centrale.