Les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays.
Peuples autochtones
Les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays. Bien qu’ils ne représentent que 5% de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui 15% des individus les plus marginalisés de la planète. Les peuples autochtones sont les héritiers d’une grande diversité linguistique et culturelle, ainsi que de coutumes et de traditions ancestrales. Ils ne comptent pas moins de 5 000 cultures différentes et parlent la vaste majorité des quelque 7 000 langues de la planète.
Malgré leur diversité, la plupart des peuples autochtones partagent d'importants points communs, notamment les liens qu’ils entretiennent avec leurs terres ancestrales et leur environnement, de même que la volonté de préserver leur mode d’organisation, leurs valeurs culturelles, sociales et économiques, qui varient souvent des normes dominant dans les sociétés dans lesquelles ils vivent. Bien que pluriels, les peuples autochtones partagent donc des défis similaires liés à la reconnaissance et à la protection de leurs droits les plus fondamentaux.
Depuis des décennies, les peuples autochtones demandent la reconnaissance de leur identité, de leur mode de vie, de leurs terres, territoires et ressources naturelles mais, malgré leurs efforts, ils continuent d’être victimes de discriminations et d’injustices.
Afin de sensibiliser le public aux besoins de cette partie de la population, nous célébrons, le 9 août de chaque année, la Journée internationale des peuples autochtones. La date a été choisie pour rappeler la première réunion du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones, tenue à Genève en 1982.
Les Nations Unies et la défense des droits des peuples autochtones
Par sa résolution A/RES/49/214, adoptée le 23 décembre 2014, l'Assemblée générale des Nations Unies a décidé de célébrer chaque année le 9 août la Journée internationale des peuples autochtones. Cette date marque le jour de la première réunion, en 1982, du Groupe de travail de l'ONU sur les populations autochtones au sein de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme.
En 1990, l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé 1993 Année internationale des populations autochtones (A/RES/45/164 et A/RES/47/75). Par la suite, l'Assemblée générale a établi deux décennies internationales des populations autochtones, la première entre 1995 et 2004 (A/RES/48/163 ) et la seconde entre 2005 et 2014 (A/RES/59/174). L'objectif de ces Décennies est de renforcer la coopération internationale afin de relever les défis auxquels les peuples autochtones font face dans de nombreux domaines comme les droits de l'homme, l'environnement, l'éducation, la santé et le développement économique et social.
Conformément à la demande formulée dans le document final (A/RES/69/2) de la Conférence mondiale de 2014 sur les peuples autochtones, un plan d’action à l’échelle de l’ensemble du système de l'ONU sur les droits des peuples autochtones a été développé par le Groupe d'appui inter-organisations sur les questions autochtones en 2015, après des consultations avec les populations autochtones, les États Membres des Nations Unies, les agences de l'ONU et d'autres acteurs. Ce plan d'action vise à garantir la cohérence de l’action menée pour réaliser les objectifs définis dans la Déclaration, à travers notamment un soutien accru aux États Membres et aux peuples autochtones
QUI SONT LES PEUPLES AUTOCHTONES
La Convention (no 169) de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux met en avant le sentiment d’appartenance ethnique. Elle dispose à cet e?et :
1. […a) Aux peuples tribaux dans les pays indépendantsqui se distinguent des autres secteurs de la communauté nationale par leurs conditions sociales, culturelles et économiques et qui sont régis totalement ou partiellement par des coutumes ou des traditions qui leur sont propres ou par une législation spéciale;
b) Aux peuples dans les pays indépendants qui sont considérés comme indigènes du fait qu’ils descendent des populations qui habitaient le pays, ou une région géographique à laquelle appartient le pays, à l’époque de la conquête ou de la colonisation ou de l’établissement des frontières actuelles de l’État, et qui, quel que soit leur statut juridique, conservent leurs institutions sociales, économiques, culturelles et politiques propres ou certaines d’entre elles.
2. Le sentiment d’appartenance indigène ou tribale doit être considéré comme un critère fondamental pour déterminer les groupes auxquels s’appliquent les dispositions de la présente Convention. […].
Erica Irène Daes, Présidente-rapporteuse du groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones considère les caractéristiques suivantes pour dé?nir les peuples autochtones:
• l’occupation et l’utilisation d’un territoire spéci?que ;
• la perpétuation volontaire de caractéristiques culturelles, qui pourraient comprendre les aspects touchant à la langue, à l’organisation sociale, aux valeurs religieuses et spirituelles, au mode de production ainsi qu’aux lois et institutions ;
• l’auto identification et la reconnaissance par les autres groupes en tant que collectivité distincte.
Sur le continent africain, c’est dans la sous-région Afrique Centrale que l’on recense une grande concentration des peuples autochtones. Leurs désignations changent selon les pays. Au Burundi et Rwanda : Batwa ; au Cameroun : Bagyeli/Bakola, Baka, Bedzan, Mbororo ; au Congo : Yaka, Babendjelle ; au Gabon : Pygmées/Baka ; en Guinée Equatoriale : Pygmées ; en République Centrafricaine : BaAka, Bo?, Mbororo ; en République Démocratique du Congo : Bambuti, Bacwa, Batwa ; au Tchad : Mbororo. Les défis rencontrés par les peuples autochtones sont :
• La discrimination, la stigmatisation et la marginalisation (l’exclusion des décisions prises au niveau communautaire car non représentées. Leurs villages ne sont pas souvent reconnus comme des entités administratives).
• l’expropriation aux ?ns d’exploitation forestière ou minière : d’après le rapport du Groupe de travail d’Experts de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sur les populations/communautés autochtones, les peuples autochtones ont été forcés de quitter leurs régions traditionnelles au pro?t des intérêts économiques des autres groupes dominants et des initiatives de développement à grande échelle. Ainsi, l’abattage des arbres, l’exploitation minière, la construction des barrages, le forage pétrolier et la construction des oléoducs, ont exercé des e?ets négatifs sur la vie des communautés autochtones.
• la marginalisation concernant l’accès aux structures de base : dans beaucoup de régions occupées par les peuples autochtones, les infrastructures sont soit inexistantes, soit insu?santes. Les structures de base comme les écoles, les infrastructures de santé sont rares et souvent éloignées de leur emplacement.